Le capricorne des maisons
Aussi appelé Hylotrupes bajulus (ou plus communément longicorne), le capricorne des maisons inflige de sérieux dégâts à votre habitation. Il peut mettre du temps à apparaître mais est bel et ben réel avec, comme pour le termite bois et les autres insectes xylophages, des risques concrets pour la structure de votre maison. Des conséquences qui ont donné au capricorne des maisons le surnom de « cancer du bois ».
Le capricorne des maisons : son cycle de vie
A cause du fait qu’il vole très mal, cet insecte n’arrive pas à s’échapper de votre maison et reste bloqué par les tuiles. La majorité abandonne et s’accouple alors à l’intérieur de vos combles et la femelle déposera ses œufs (par grappe de 30 à 50) dans la charpente. Et plus précisément à l’endroit où ce capricorne des maisons était lui-même né. Ainsi, à l’endroit concerné, se trouveront des centaines voire des milliers d’œufs après plusieurs années, puisque plusieurs femelles capricornes s’y seront retrouvées. En effet, malgré la destruction de centaines d’œufs par d’autres insectes prédateurs comme les fourmis et araignées, il en restera une quantité importante.
Une fois né, entre une à trois semaines après l’éclosion, le capricorne des maisons vit la plus grande partie de sa vie à l’état de larve. Et la larve, pour se développer, a besoin de manger… de la cellulose. C’est donc à votre bois (souvent les résineux comme le pin et l’épicéa) qu’elle va s’attaquer, pouvant grignoter une surface équivalente d‘à la taille d’une cigarette par jour et ce pendant des années. En moyenne, le capricorne des maisons reste à l’état de larve de 3 à 5 ans, en fonction de l’environnement : chaleur, qualité nutritive du bois, humidité. D’ailleurs, plus il fait chaud, plus la larve de capricorne se sent bien !
Arrive ensuite l’étape de la nymphe, après une mue qui dure quatre à six semaines, et enfin l’état d’adulte (ou insecte parfait). Cachée sous le bois, la nymphe s’y transforme en adulte et ce dernier hiberne jusqu’au printemps suivant. Le capricorne des maisons sort alors pour se reproduire, avec une espérance de vie d’un mois. C’est à ce moment-là que vous pourrez identifier les premiers signes de sa présence grâce aux petits trous de forme ovale (diamètre de 7 à 10 mm) et à la vermoulure qui s’en écoule, laissés en sortant du bois. Malheureusement, votre charpente est alors déjà bien abîmée (comme avec le charançon du bois)
Le capricorne des maisons : taille et couleur
A l’état de larve, il mesure jusqu’à 25 mm de long et arbore une couleur blanc ivoire ; puis de 10 à 20 mm lorsqu’il est adulte, bien que la femelle soit généralement plus grande. Quant à la couleur, le capricorne adulte est brun, avec des taches noires et luisantes, affublé de poils sur sa partie avant et se déplaçant sur six pattes. Petits détails distinctifs : la couleur rouge ou bordeaux de l’extrémité de ses ailes antérieures (rigides, elles protègent les ailes postérieures), aussi appelées élytres, et ses longues antennes.
Le capricorne des maisons : se protéger
Nous entendons ici les bons moyens d’éviter l’apparition du capricorne des charpentes (son autre nom) chez vous, à titre préventif. Ce genre de techniques étant plus facile, et moins couteuse, qu’un traitement curatif à mettre en œuvre. Voici les conseils pour se protéger du capricorne des maisons :
- Un jardin bien entretenu, sans arbre malade ;
- En cas d’achat de bois de chauffage, le faire chez un professionnel qui s’engage à ce qu’il soit sans parasites ;
- Intégrer un pare-pluie (ou pare-vapeur) à votre charpente (parlez-en au couvreur lors de la construction ou rénovation)
Le capricorne des maisons : repérer sa présence
Il existe trois moyens d’identifier la présence du capricorne des maisons dans votre maison, deux indices visuels et un indice auditif :
- Un faîtage déformé : à la jonction des pans de la toiture, tout en haut, si la toiture est déformée, cela indique un signe d’affaissement du bois (charpente, poutres) ;
- Des poutres boursouflées : en vérifiant leur état, avec un tournevis par exemple, vous pouvez voir si cela provoque l’écoulement de poussières de bois ou si vous vous enfoncez facilement. Ce qui révèle la présence de galeries creusées, donc la présence du capricorne des maisons ;
- Un bruit : difficile de le décrire mais la larve émet un bruit lorsqu’elle mange la cellulose en grattant le bois avec ses mandibules. Profitez d’un moment de silence pour tendre l’oreille et écoutez.
Le capricorne des maisons : dégâts et dangers
Le capricorne apprécie les bois résineux tels que l’aubier, l’épicéa, le sapin, le mélèze, l’épinette, l’aulne… Des goûts qui le rendent dangereux car le capricorne des maisons peut donc s’attaquer aussi bien à vos solives et poutres qu’à vos meubles. Sans dramatiser les choses, lorsque l’identification du capricorne des maisons est trop tardive, les dangers et dégâts sont conséquents :
- Affaissement de la toiture ;
- Problème de stabilité des combles (solives) ;
- Effondrement du plancher.
Le capricorne des maisons : le traitement
Première chose à savoir : un traitement préventif est mis en place de façon automatique lors de la construction par le constructeur de maison individuelle. Il s’agit en effet d’une obligation légale et le traitement préventif affiche une efficacité de dix ans. La technique la plus simple consiste à placer un ruban adhésif recouvert d’un produit insecticide sur la chape, au niveau des murs périmétriques, afin de constituer une barrière de protection.
Par la suite, si la présence du capricorne des maisons est avérée chez vous, il faut réaliser ce qu’on appelle un traitement curatif. En partie semblable au traitement du termite bois, il y a deux étapes fondamentales :
- Le bûchage : les parties infestées du bois sont enlevées, celles encore saines sont brossées et dépoussiérées ;
- L’application du produit insecticide : soit par injection pour traiter le cœur du bois, soit par pulvérisation pour une grande surface ou par badigeonnage au pinceau pour une petite surface pour un traitement de l’extérieur du bois.