La chenille processionnaire
Comment reconnaître la chenille processionnaire ?
Il est très simple de reconnaître la chenille processionnaire : elle se déplace en longue file indienne, avec ses autres congénères, et l’ensemble forme donc une procession. Ceci lorsque les beaux jours arrivent, au printemps. D’un point de vue biologique, la chenille processionnaire est la larve d’un papillon de nuit vivant dans les forêts (ou environnement boisé).
Reconnaître la chenille processionnaire : ce qu’elle mange et quand
La chenille processionnaire du pin mange les aiguilles de cet arbre et va surtout faire des dégâts de mars à avril. Tandis que la chenille processionnaire du chêne se nourrit des feuilles de cet arbre et se manifeste plutôt l’été, en juin et juillet. Chacune sa période d’apparition (pin ou chêne) ainsi que son arbre et sa nourriture, donc.
Reconnaître la chenille processionnaire : son nid
Aussi appelé abri de soie, le nid de la chenille processionnaire est facile à identifier. Un nid est composé de boules blanches à l’aspect cotonneux, avec de nombreux fils de soie, et déposé sur les branches.
Reconnaître la chenille processionnaire : couleur et poil
Les nombreux poils de la chenille processionnaire, qu’elle soit du pin ou du chêne, reste sa principale caractéristique. Même de loin, sans outil, vous verrez sa pilosité abondante ! Reliée à sa glande qui contient le venin, cela explique les dangers comme les allergies et urticaires si vous êtes touchés. Au-dessous des poils, le corps est de couleur brune avec des taches orange sur le dessus et les côtés alors que le ventre est jaune. Enfin, la tête arbore une couleur noire.
La chenille processionnaire à l’état de papillon
Si vous la voyez après ses différentes mues et transformations (ce qui signifie qu’aucun traitement n’a été mis en place), la chenille processionnaire peut alors vivre en papillon. Gris cendré avec des bandes sombres, il mesure de 35 à 40 mm. A noter que les bandes paraissent plus claires chez la femelle.
Le papillon femme s’avère également plus grand que le mâle, avec un abdomen cylindrique plus gros, et arbore des antennes plus fines.
Période d’apparition de la chenille processionnaire du pin
La chenille processionnaire du pin suit un cycle de vie bien établi, avec une période d’apparition connue. Nous vous décrivons ci-dessous les étapes habituelles et à quel mois cela se produit.
Période d’apparition de la chenille processionnaire : cycle de vie sur le pin
La chenille processionnaire vit en colonie, avec des centaines de chenilles qui forment un nid volumineux à la fin de l’automne, dans lequel elles passeront l’hiver. Elles ne le quittent que la nuit, pour aller manger les aiguilles du pin (et non pas les feuilles comme celles du chêne). C’est seulement le printemps suivant que la chenille processionnaire refait son apparition et descend du pin. En file indienne avec les autres pour aller s’enterrer à 20 cm de profondeur, à quelques mètres de l’arbre dans un endroit ensoleillé. Puis elles passeront à l’état de nymphe.
Une fois dans le sol, elle peut y rester plusieurs années, sous forme de chrysalide, jusqu’au jour où elle ressortira du sol en été, sous forme de papillon. Son état, son cycle de vie et ses transformations successives dictent donc à quel moment elle appraît.
Période d’apparition de la chenille processionnaire : étape par étape sur le pin
Voici un résumé détaillé, étape par étape, de la période d’apparition de la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) :
- Les papillons, aussi appelé Imagos, sortent de terre en juin.
- La femelle dépose des centaines d’œufs sur les aiguilles du bas du pin (car elle vole mal). Elle les place sous des écailles brunes ou blondes aux reflets nacrés formant une protection de 2 à 3 cm.
- Les papillons meurent rapidement après leur accouplement, en quelques jours.
- Les chenilles font leur apparition en été et commencent à manger les aiguilles.
- La période de l’automne consiste en la fabrication de l’abri de soie qu’elles vont placer au bout de la branche afin de ressentir la chaleur du soleil.
- Elles s’abritent sous leur nid de soie lorsque la période hivernale arrive et ne sortent se nourrir tant qu’il ne fait pas trop froid. Sinon elles restent enfermées en attendant de meilleures températures.
- Au printemps (entre février et mai), elles descendent de l’arbre et vont s’enterrer pour préparer sa chrysalide.
- A l’été, après quelques mois en cocon sous la terre, la chrysalide donne naissance au papillon. Il sort du sol, s’envole et le cycle de la vie redémarre !
Période d’apparition de la chenille processionnaire du chêne
D’une couleur grisâtre avec un ventre jaune, la chenille processionnaire du chêne respecte également une période d’apparition connue, biologique. Elle arrive un peu après celle du pin, dans l’année calendaire, et elle ne s’enfouie pas dans le sol. Explications et détails.
Période d’apparition de la chenille processionnaire : cycle de vie sur le chêne
Entre août et septembre, c’est la saison des amours : les adultes s’envolent et se reproduisent, puis les femelles vont déposer leur ponte en haut des arbres. Généralement les œufs sont rassemblés par centaine, autour des branches. Ils resteront à cet état jusqu’au printemps suivant, lorsqu’ils vont éclore. Tant qu’elles ne peuvent pas manger, les chenilles processionnaires du chêne ne feront pas d’apparition, elles attendront et se reposeront.
Lorsque c’est enfin possible, la chenille sort de son nid la nuit pour aller manger en mangeant les feuilles du chêne. Les chenilles processionnaires se déplacent en rang serré, formant une sorte de ruban. A chacune des cinq mues de la chenille processionnaire du chêne, il y a une période d’apparition d’un nouvel état ou un changement dans son environnement. Notamment un abri toujours plus grand, collé au tronc et aux branches maîtresses.
Lorsque l’été arrive, c’est la période d’apparition du stade larvaire. La chenille processionnaire ne s’alimente plus et tisse, dans son nid, un cocon dans lequel elle passera sa nymphose. Celle-ci dure de 30 à 40 jours. Il faut savoir que la taille du nid peut grandement varier selon les années, si la pullulation est importante ou moindre. Ainsi, un nid entre 15 et 30 cm peut parfois devenir un nid d’un mètre de long. Et, enfin, un mois plus tard, ce sera la période d’apparition du papillon, état final (ou premier, selon le sens du cycle pris) de la chenille processionnaire du chêne.
Période d’apparition de la chenille processionnaire : étape par étape sur le chêne
De son nom scientifique Thaumetopoea processionea, la chenille processionnaire du chêne vit principalement en Alsace, Bourogne, Ile de France, Centre, Poitou-Charentes et Midi Pyrénées. Et pour s’alimenter « sans risque », elle suit la piste soyeuse fabriquée sur les branches, lui permettant d’aller et venir du nid aux feuilles du chêne sans perdre son chemin.
La période d’apparition et ses détails diffèrent de la chenille processionnaire du pin, alors pour faciliter la distinction, voici un résumé par étapes :
- En été, les papillons s’accouplent, le mâle meurt dans la journée qui suit ;
- La femelle dépose ses œufs sur les branches au sommet du chêne, avant de mourir elle aussi ;
- Les œufs restent tout l’hiver dans leur nid ;
- Ils éclosent à la période du printemps, au moment de l’apparition des jeunes feuilles de chêne. La chenille processionnaire du chêne fait alors son apparition et va se nourrir en mangeant les feuilles ;
- La chenille fabrique son abri de soie pour y passer son stade larvaire, avant de se transformer en chrysalides, état de nymphe du papillon adulte qui naîtra et s’envolera directement de l’arbre (contrairement à la chenille du pin qui descend d’abord dans le sol avant de donner naissance au papillon).
Les dangers directs et indirects de la chenille processionnaire
Quels sont les dangers de la chenille processionnaire ? Sont-ils si importants ? Son poil urticaire provoque démangeaison et allergie sur l’homme comme les animaux, sans parler du mal fait aux arbres. En France, ce sont surtout le pin et le chêne qui sont concernés et mis en danger. Résumé.
Chenille processionnaire : danger direct pour les arbres
Lorsqu’une chenille processionnaire attaque, un pin ou un chêne, elle va manger ses feuilles (ou ses épines, pour le pin). Si l’arbre perd ses feuilles pendant longtemps sans être protégé ni traité, alors sa croissance ralentit et voit son système immunitaire affaibli. Et même après un traitement, pour éliminer le danger, cela prendra plusieurs années à l’arbre pour se régénérer, reprendre sa croissance et sa floraison. Les dangers de la chenille processionnaire sont bel et bien réels.
Comment s’en rendre compte ? C’est simple : le chêne n’aura plus de feuilles, le pin aura des épines jaunes puis rousses. Mais le mieux est d’éviter d’en arriver là, lorsque le danger est déjà là, et de reconnaître la présence de la chenille processionnaire.
Concernant la chenille processionnaire du pin, elle menace surtout quelques espèces :
- Parasol ;
- D’alep ;
- Blanc ;
- Noir d’Autriche ;
- Maritime ;
- Sylvestre ;
- Laricio.
- Ainsi que des alternatives si elle n’a plus de places sur les pins et doit se nourrir pour survivre : le cèdre ou le sapin, voire le genévrier.
Chenille processionnaire : danger indirect pour les arbres
Bien que la chenille n’apporte pas un danger de mort par elle-même, elle fait suffisamment de dégâts pour infester l’arbre et le laisser fragile. C’est alors d’autres dangers, comme les attaques de scolytes ou pissodes ou celles de bactéries, qui vont porter le coup de grâce.
Chenille processionnaire : danger pour l’homme avec démangeaison et allergie
Ces soucis de santé sont provoqués par la chenille processionnaire lorsqu’elle se sent attaquée et libère ses poils urticaires. Emportés par le vent, les poils vont répandre le venin urticaire de la chenille et provoquer démangeaison et allergie chez l’homme, même sans vous toucher. Faites attention lorsque vous passez sous un arbre, les dangers de la chenille processionnaire peuvent vous amener à l’hôpital pour calmer les brûlures.
En effet, la thaumétopoéïne est une substance allergisante qui va flotter dans l’air dès que le poil est libéré par la chenille processionnaire. Et les effets sur votre corps sont très sérieux :
- érythèmes ;
- éruptions prurigineux ;
- atteintes oculaires ;
- atteintes pulmonaires ;
- réactions allergiques plus graves comme des œdèmes de Quincke ;
- chocs anaphylactiques.
Chenille processionnaire : danger pour les animaux
Comme vous, les animaux sont sensibles au poil urticaire et peuvent subir des réactions dangereuses. Par exemple, un chien qui gambade près d’un pin ou chêne lors de sa promenade peut se retrouver la langue boursouflée, nécrosée et il faut alors vite l’emmener chez le vétérinaire pour que sa langue ne soit pas amputée. Pour éviter un accident, maîtrisez bien la période d’apparition de la chenille processionnaire du pin et du chêne.
Les traitements de la chenille processionnaire
Grâce à son poil urticaire, la chenille processionnaire n’a que peu de prédateurs naturels et c’est pourquoi il est souvent nécessaire de faire appel à un professionnel pour les traitements. Toutefois, afin d’être complet, nous aborderons les traitements naturels et professionnels.
Traitements de la chenille processionnaire : les solutions naturelles
La plus connue, et efficace, reste d’installer un nichoir à mésange dans votre jardin. En effet, les mésanges – et en particulier la mésange charbonnière, aussi appelée Parus Mejor – se nourrissent des jeunes larves. Les mésanges pipistrelles, oreillards et les murins sont également un traitement naturel connu de la chenille processionnaire, car ils ont un grand appétit et sont capables de vider un nid.
En complément, l’idéal est qu’il y ait des chauves-souris car celles-ci capturent les papillons en plein vol. Ainsi, le traitement est total en éliminant à la fois les larves et les adultes. Après et avant la reproduction, afin de stopper la prolifération de la chenille processionnaire.
D’autres oiseaux comme le coucou, la huppe fasciée aiment aussi manger les larves de chenille. Ainsi, pour un traitement naturel de la chenille processionnaire, il est recommandé de varier les espèces d’arbres dans votre jardin et d’attirer différents prédateurs.
Traitements de la chenille processionnaire : le piège à phéromone
Une des solutions consiste à placer un piège à phéromone afin de capturer le papillon mâle. Le piège dégage les mêmes hormones que la femelle, attire le mâle qui s’y retrouve coincé. Moins de femelles fécondées équivalent à moins d’œufs pondus (et moins de dangers à terme). Le piège à phéromone est un traitement de la chenille processionnaire qui doit respecter certaines règles :
- Un ou eux pièges par arbre isolé, ou un piège toues les 25 mètres si les arbres sont rapprochés ;
- Installé à la fin du printemps et jusqu’à fin septembre ;
- Placé au niveau des branches charpentières, un endroit dégagé, afin que les papillons y accèdent facilement ;
- Piège réutilisable après les trois premiers mois d’utilisation, en remettant des phéromones.
Autre avantage de ce traitement de la chenille processionnaire : vous savez exactement quand débute la saison de reproduction.
Traitements de la chenille processionnaire : le traitement biologique
A base de Bacillus Thurengiensis, le produit va agir indirectement sur les larves : la bactérie pulvérisée sur les aiguilles du pin ou feuilles du chêne vont intoxiquer les larves, venues pour les manger. En effet, le produit va paralyser leur système digestif et les tuer rapidement. Ce traitement biologique de la chenille processionnaire sera appliqué selon la période d’apparition de la chenille :
- Du chêne : en avril-mai, une à deux semaines après le débourrement des feuilles ;
- Du pin : entre mi-septembre et mi-novembre.
Inconvénient de ce traitement : il s’attaque à tous les lépidoptères et pas seulement aux chenilles processionnaires.
Traitements de la chenille processionnaire : l’échenillage
Armé de gants, d’un masque, d’une combinaison, de bottes, le professionnel va retirer les nids de chenilles processionnaires puis brûler les cocons. Ainsi, pendant leur nymphose en été, les chenilles sont éliminées dans des conditions moins risquées car elles sont alors incapables de se défendre en projetant leurs poils urticaires (qui provoquent démangeaisons et allergies). Un traitement aussi simple qu’efficace, à réaliser entre décembre et avril, dès lors que l’on sait reconnaître cette chenille.
Traitements de la chenille processionnaire du pin : la destruction des chrysalides
Un mois après que les larves sont descendues du pin pour s’enterrer dans le sol, il faut alors déterrer la chrysalide pour la brûler. En empêchant des centaines de papillons de voir le jour, vous réduisez considérablement le nombre de chenille processionnaire du pin à traiter ensuite.
Traitements de la chenille processionnaire du pin : l’éco-piège
Très simple, ce piège encercle le tronc de l’arbre et empêche les larves de descendre et atteindre le sol. En effet, le collier posé (adaptable aux différentes tailles de tronc) est percé et ce trou est relié au sac par un tube. Ainsi, chaque larve passant sur le cercle glisse vers le sac et s’y trouve emprisonnée. Ce traitement de la chenille processionnaire du pin fonctionne automatiquement car les larves sont programmées pour descendre et ne savent ni ne peuvent remonter sur l’arbre.
Après quelques temps, lorsque la procession est terminée, il est alors temps de détacher le sac et le brûler afin d’éliminer toutes les chenilles piégées. Le collier, lui, est réutilisable. Ce traitement est mis en place entre décembre et mai, en fonction de la région et du climat, et ne met pas en danger la vie d’autres insectes.